Shostakovich Festival - Truls Mørk

Bozar
Bruxelles
dim 27.02.22 15:00

Dmitri Shostakovich

  • Cello Concerto No. 1 in E-flat major, Op. 107
  • Symphony No. 11 in G minor, “The Year 1905”, Op. 103

Le violoncelliste norvégien Truls Mørk joue ce soir le Concerto pour violoncelle n°1 de Shostakovich, une des pièces les plus difficiles du répertoire pour violoncelle. Shostakovich l’a composée en 1959, ayant été impressionné par la Sinfonia concertante de Prokofiev. Ces deux œuvres ont été créées par le célèbre violoncelliste russe Mstislav Rostropovitch. Le Concerto pour violoncelle n°1 de Shostakovich se compose de quatre mouvements. La fraîcheur et l’intensité rythmique du premier et du troisième mouvement contrastent nettement avec la mélancolie du deuxième mouvement. Dans le dernier mouvement, Shostakovich cite, non sans une certaine ironie, Suliko, la chanson préférée de Staline : après la mort du dictateur, il se sent à nouveau libre de revenir au formalisme tel qu’il le conçoit. En répétant un motif à quatre notes – DSCH : ré - mi bémol - do - si – qui apparaît dans trois des quatre mouvements, Shostakovich pose en outre délibérément, et à plusieurs reprises, sa signature musicale.

Deux ans plus tôt, Shostakovich avait achevé sa Symphonie n°11. Cette œuvre, sous-titrée L’Année 1905, évoque à la manière d’une « musique de film sans le film » le début de la révolution russe de 1905 : le « Dimanche rouge ». Le 9 janvier 1905, quelque 150 000 grévistes investissent le Palais d’hiver de Saint-Pétersbourg pour remettre au tsar une pétition. Le tsar était absent et sa garde a ouvert le feu sur la foule sans armes. Dans le premier mouvement – un adagio –, Shostakovich évoque le silence qui entoure la place du Palais au petit matin, alors que le destin allait bientôt frapper. Dans le deuxième mouvement, la foule commence à se rassembler et prend la direction du Palais ; elle est « mitraillée » par des cordes frénétiques, une section percussions imposante et les glissandos des trombones et des tubas. Retour à un adagio pour le troisième mouvement, une lamentation sur les nombreuses victimes. La finale se tourne vers l’avenir, avec l’espoir d’un changement politique.

Dans cette symphonie, Shostakovich ne cite pas moins de neuf chants populaires russes, ce qui lui vaudra la reconnaissance du public soviétique. Cette œuvre a permis à Shostakovich d’être réhabilité après avoir été pendant une période à couteaux tirés avec les autorités. En 1958, il s’est même vu remettre le prix Lénine, un des prix les plus prestigieux du régime soviétique.

 

Belgian National Orchestra
Hugh Wolff
, chef d'orchestre
Truls Mørk, violoncelle