Timothy Chooi & Prokofiev 1/ Debussy

Bozar
Bruxelles
dim 08.05.22 15:00

Kaija Anneli Saariaho, Laterna Magica (Belgian premiere)
Sergei Prokofiev, Violin Concerto No. 1 in D major, Op. 19
Claude Debussy, Images pour orchestre

Dans son œuvre Laterna Magica, la célèbre compositrice finlandaise Kaija Saariaho joue avec différents tempos qui mettent chaque fois en lumière différents paramètres. Les tempos rapides accentuent la continuité rythmique, tandis que les tempos lents attirent l’attention sur des colorations spécifiques. La lanterne magique, appareil capable de projeter des images en mouvement, symbolise ce processus. En tournant plus vite la manivelle, les images individuelles donnent vie à un mouvement continu. Kaija Saariaho a composé Laterna Magica en lisant l’autobiographie éponyme du réalisateur suédois Ingmar Bergman. Les mots que murmurent les membres de l’orchestre sont les termes utilisés par Bergman pour décrire la lumière dans ses films.

En 2019, la jeune star canadienne du violon Timothy Chooi a remporté le deuxième prix du Concours Reine Élisabeth. Il interprète le Première Concerto pour violon de Sergei Prokofiev, composé en 1917, année de la Révolution russe. Prokofiev ayant émigré aux États-Unis puis en Europe de l’Ouest juste après avoir finalisé l’œuvre, il fallut attendre 1923 pour que le concerto soit créé à Paris. L’un des premiers violonistes à l’avoir joué, Joseph Szigeti, le décrit comme « un mélange de naïveté féérique et de sauvagerie téméraire. » Prokofiev renverse la structure traditionnelle du concerto (lent-rapide-lent au lieu de rapide-lent-rapide), exige une grande virtuosité de la part du violoniste et parvient, surtout dans les premier et dernier mouvement, à coucher sur papier des mélodies absolument magnifiques.

Images pour orchestre de Debussy compte trois parties dont la deuxième, intitulée Iberia, est sans aucune doute la plus connue. Saisi par l’enthousiasme après avoir assisté à un combat de taureaux, il y dépeint un tableau musical particulièrement réussi de l’Espagne. « Je ne comprends pas comment ce Français, qui n’a visité l’Espagne qu’une seule fois, est parvenu à exposer le folklore espagnol avec autant de maîtrise », écrivit le compositeur espagnol Manuel de Falla à propos de Debussy.

 

Hugh Wolff, chef d'orchestre
Timothy Chooi, violon